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Une si petite muraille,pour un si grand fléau...
Un drôle de mur pour une épidémie qui s'est révélée une véritable tragédie
pour toute la Provence...
Aujourd'hui devenu chemin de randonnées...
Sa construction, marquant physiquement une frontière entre une partie du Comtat Venaissin,
l'état d'Avignon et la Provence française, fut l'un des épisodes les plus dramatiques
des relations ambiguës entre la France et les États pontificaux.
Tout commença le 25 mai 1720 à Marseille.
Le Grand Saint-Antoine, navire marchand affrété par l'échevin Estelle
- Peinture de Nicolas Poussin -
arriva dans le port avec une cargaison d'étoffes et de soieries
devant être vendue à la prochaine foire de Beaucaire.
En dépit de morts suspectes survenues sur ce bâtiment, l'échevin réussit à faire écourter
la quarantaine de sa marchandise et commença à vendre ses tissus sur place.
Le 20 juin, le premier cas de peste fut déclaré en ville.
On minimisa et ce ne fut qu'après la foire de Beaucaire, le 20 juillet, que l'annonce officielle du fléau fut faite.
Une ligne sanitaire fut mise en place dès le début septembre le long de la Durance.
La troupe fut mobilisée pour monter la garde jour et nuit empêchant toute traversée
des gens et des marchandises.
Restait à régler le cas des enclaves d'Avignon et du Comtat en terre de France.
Le 14 février 1721, à Mazan, se réunirent les autorités pontificales et le comte de Médavy,
lieutenant-général du roi en Dauphiné.
Ils décidèrent la construction d'un mur entre Cabrières-d'Avignon et Monieux.
Les sujets du pape devaient en assurer seuls l'édification.
Pendant cinq mois, cinq cents hommes élevèrent une muraille de pierres sèches sur une hauteur de 1,90 m23.
Elle s'étendit sur trente-six kilomètres de long et fut flanquée de quarante guérites,
de cinquante postes de garde et de vingt-et-un enclos.
Un millier de soldats comtadins commencèrent à monter la garde à la fin juillet.
Inutilement car en août la peste se déclara à Avignon.
Du coup les troupes du régent remplacèrent celles du pape le long du Mur de la Peste
et le Comtat ne fut plus ravitaillé que par quelques rares « barrières » dont celle de la Tour de Sabran.
La Grande Peste sévit encore jusqu'au 2 octobre 1722 à Avignon
et les dernières barrières furent levées le 1er décembre.
Il y avait eu au moins 126 000 morts dans la Provence, le Languedoc et le Comtat Venaissin.
Peste à Marseille - Peinture du Chevalier Roze
Sources : Office de tourisme de Monieux (84) et Wikipédia - Journal "La Provence"
Tags : Peste Provence